Le chemin du jardin
Volume I
Une espèce courbe
*
Nicolas Berland Foix
2020 – 2021
« Il n’y a pas de traversée du désert, il n’y a qu’une marche vers
l’oasis. » Jean Biès
Projet d’Edition / Avertissement :
Ce recueil se lit comme une plongée dans l’ombre et les illusions de
la séparation, mise en lumière par d’éclairants voyages intérieurs et
patientes méditations sur nos racines lointaines, à la recherche de la
sagesse de l’expérience. Il est dédié à l’énergie de vie, mystérieuse et
régénératrice, qui pourrait solutionner bien des problèmes si nous
l’écoutions… un petit peu plus ?
06-02-2022 / Troisième année après le confinement.
TABLE des Matières :
1. Monde de paix
2. Mes années d’errance
3. L’anneau de vie
4. Chemin de beauté
5. Cercle d’anges
6. Nos responsabilités
7. Rompre avec l’isolement
8. Petit moi coincé
9. Cherche la lumière
10. Culture de vérité
11. Renaître
12. Arbre de vie
13. Absence de preuve
14. Rivières qui roulent
15. Des limites à si on…
16. Drames en cascade
17. Des règlements…
18. Un ange, une bête
19. Une vie : guili-guili !
20. Essor et sonne
21. Grimaçants
Farfadets
22. L’autre porte en lui
23. La roue du monde
24. Cheval cabré
25. Son oeuvre
26. Porteurs de Lumières
27. Îlot de fraîcheur
28. Si j’étais vraiment
libre
29. Mille mercis
30. L’homme Monde
C’est parti !
1. Monde de paix
Dans le grand vide obscur et froid, un cri d’effroi a retenti
un être n’a pas eu le choix : de finir là, appesanti.
Franchissant la porte du son, il engagea un tourbillon
et vit de toutes parts surgir des visages pâles, posant questions :
– Que fais-tu là petit enfant à vouloir soulever le voile
du grand mystère, des changements, des tickets d’entrées pour le bal ?
Es-tu bien sûr, amant mortel, d’avoir forgé tes intentions
toi qui aspires à contempler, le feu qui écorche vivant ?
Je me tenais derrière la porte en réprimant tous mes élans
avant que le ciel ne m’emporte, je voulais revoir ma maman :
– Dis mon enfant, pourquoi tout ça ? Sinon pour guérir ton papa
de ses tourments et des pressions car le monde des humains lui ment.
Constant en cette filiation, je m’avançais, soudain confiant
à la vision d’un monte charge, je me propulsai à la marge.
Enthousiasmé, ma plume au pied, je gravissais séance tenante
la pente du mont de vérité, un policier à chaque tournant :
Épouvantails aux crins d’acier, plantés là pour m’aiguillonner
et me mener, tambour battant sur une plage où m’allonger…
Visions d’espace et de clarté, songe d’une âme à qui donner
le meilleur de mon expérience : les clés du jardin de l’enfance !
Enfin serein en mon refrain, j’ai pu revisiter le vide
et libérer mon coeur d’un cri, que la peur un jour m’avait prise…
Ô explorateurs passionnés, un jour meilleur, un jour est né !
De nos valeurs revisitées, faisons de ce monde… la paix.
2. Mes années d’errance
Mes années d’errance au petit bonheur la France
longue traversée, qu’il me faut revisiter
puisant au dedans : un esprit fort et constant
règles de vertus, longtemps resté abstinent…
Les erreurs passées, à chercher des vérités
isolé du groupe : un profil émancipé
nourri de défiance envers nos autorités
j’aurais pris sur moi, ta souffrance hallucinée !
Piège de tendresse et poisons édulcorants
perverses maîtresses au fils narco-trafiquant
avide torpeur, écoeurante consommation…
Passent ainsi les heures sans conscience des tourments ?
Rigoler du pire pour ainsi se détacher
d’une poêle à frire que l’ignorance à piégée
des mains de Mara, je me libère maintenant !
En pensant à toi : travaillant allègrement…
Marcher en nature, cultiver ma bonne humeur
affiner mon art, manoeuvrer pendant des heures.
Leçons de sagesse que je suis parti pêcher
aux mains de déesses qui m’ont offert d’étudier.
Rejoindre les miens pour leur offrir le meilleur
tendre encore les mains, pour finir d’ouvrir mon coeur
partageant serein ma vie de joueur de flûte,
j’entre dans la ronde du bonheur intérieur brut !
3. L’anneau de vie
Passage de cap, saut dans le vide, ce qui te déboussole me
guide, mais rassure-toi, car tout revient : la vie n’est qu’un
cycle sans fin !
De la naissance à l’ascension, passez la mort, en perdition…
Sont-ce nos peurs disparates, qui nous infligent les
premières claques ?
Quand du printemps survient l’été, qu’automne-hiver veulent
gouverner, posons nous vraiment la question : de ce qui se
cache dans le vent ?
Jeunesse absolue des désirs, fatigue des adultes et soupirs
font de nos vies des marionnettes, qui tètent aux grands
cycles des temps.
Négociant le dernier virage, pourrons nous rejoindre à la
nage, l’autre rivage en percevant, dans les cris nouveaux
d’un enfant, l’expérience du soleil couchant ?
En naviguant nobles et graves, pourrons nous suivre les
présages et rallumer flammes d’antan :
ce qui s’éteint, en vieillissant ?
Comment connaître ce circuit, qui nous fait vivre à l’infini
ne cessant pourtant de surprendre, tous ceux qui pensent
un jour se pendre ?
Quel est ce manque d’attention, qui nous fait parfois
négliger, de lever dignement le front, au delà de tout
préjugés ?
Qu’est-ce qui me retient dans la vie, piquant d’un hameçon
barbare, me faisant prendre pour ami
celui qui veux me voir chuter ?
Comment cultiver cette grâce et s’accorder au temps qui
passe, captant les opportunités
passant les obstacles du pied ?
La fin comme le commencement sont prises de conscience
de l’ardeur, qu’il nous faut pour franchir le gouffre
qu’il nous faut pour ouvrir les coeurs
et voir plus grand que notre erreur
de croire que la mort est dernière ; en passager de l’avenir
le sens de la vie nous rend fier !
En passagers de l’avenir, nos petits tourments disparaissent
et nous relevons le regard, vers celui qui nous tient en
laisse…
En disciple de ta présence, nous respirons enfin la chance
d’être nés porteurs de lumière :
des assoiffés de tempérance…
J’ai vu un soir en m’endormant :
l’anneau de la vie, tournoyant
réunissant d’un mouvement
la terre, le ciel et tous les vents…
La fin comme le commencement
liés sereins à tout jamais
par celui seul qui, consciemment
décide de ne rien oublier.
4. Chemin de beauté
Longtemps j’ai pris la vie pour un bouquet de roses
goûtant des lieux communs, des fleurs dont on dispose
argumentant si bien, qu’on en vient à oser
batifoler sans faim, sans toujours s’exposer…
Les longues promenades sous vents rafraîchissants
les nombreuses baignades par foi réfléchissante
m’ont maintenues vibrant, m’enivrant de clarté
me connectant vivant, à la ronde des fées…
Maintenant que la vie me comble de ses années
j’en viens à percevoir le fruit de mes pensées
et observe en silence : les erreurs et les doutes
comptant ce qu’ignorance parfois, nous en coûte…
Les hirondelles le jour, chauves souris la nuit
les peurs et puis l’amour, le sommeil dans nos lits…
Ces rêves qui nous guident quand l’ombre se fait dense
la joie de te revoir, de parcourir la France !
Le travail et ses lois, l’arrivé d’un enfant
mes devoirs et mes droits, la danse et puis le chant
me rappellent d’espérer ma voie de vérité
en avançant confiant, vigie déterminée !
Amitiés retrouvées, puissance du printemps
familles recomposées, soutien d’une vie durant
nous sont autant de baumes face à l’éternité
m’inspirent comment marcher : ma parole, en beauté.
5. Cercle d’anges
Dans le cercle précieux des anges
j’ai vu émerger l’essentiel
d’un bulbe aux racines étranges
d’une beauté, universelle.
Accueillant toute vie naissante
ces êtres en joie prenaient soin de
cette fleur épanouissante
coeur du jardin, des bienheureux.
Ancrés en leur ferme intention
ils offraient leurs bénédictions
à la corolle rafraîchissante
en son parfum, revigorant !
Unis en une seule harmonie
ils élevaient ainsi les âmes
dans le cloître du paradis
protégeant les enfants du drame…
De cette divine oraison
se chorégraphie maintenant
mes attitudes, mon jugement
à l’aune d’une simple raison :
De la vie nous sommes gardiens
et protecteurs de la maison
quand s’éteignent au soir les lueurs
recueillons-nous, dans le frisson…
6. Nos responsabilités.
Qu’est-ce qui gratte en ce moment
qui en dit long sur les tourments, de nos mondes en gestation ?
Qui nous parle d’effondrement, de douleur et de confusion
et sans exagération, de la fin, des fins des temps ?
Quels futurs s’approprier, qui tel un… poil à gratter
dérangerait nos passions, jusqu’à leur épuisement ?
Quelles actions réaliser, qui pourraient bien nous dévoiler
le bon sentier, chemin faisant, du vrai bonheur de nos enfants ?
Par quelle fraîcheur choquante décroche-t-on de la rampe
de cet étrange escalier, qui voudrait nous voir trébucher ?
Par quelle tenue élégante, par quelle douce association
pourrais-je diriger gaiement, ma vie au soleil, couchant ?
Par quelle force d’humilité, peut-on se faire respecter
quand tout tourne autour de nous, au vinaigre et à la boue ?
Quel pieux lotus envahissant, viendra transformer notre argent
les marécages, les excréments, en de bien plus belles villes qu’avant ?
Quand ferons nous sortir de terre nos grandes utopies d’hier
…paradis et phalanstères, ornés de rires et de glands ?
Devons nous prendre du recul, quand la guerre nous accule
ou nous jeter dans la mêlée avec nos corps et nos épées ?
Devrions-nous haussez le ton, exagérer l’intention
ou nous asseoir en gazouillant, inviter à la médiation ?
Serons-nous un beau jour jugés, par de drôles et étranges entités
dont toutes lois, tenues secrètes, s’agitent… au-dessus de nos têtes ?
Nous est-il possible de capter de la sagesse, l’intuition
du bien, du mal, la raison, et de guérir nos sociétés ?
Qui pourrait surgir, nous avertir et nous aider à… définir
sur notre Terre en toute clarté : le sens des responsabilités ?
Dans ce lent combat à mener, de cette foi noble à garder
par la constance du changement, j’en appelle aux grands mamans !
Pour sortir du mal dedans, j’en appelle à la Nature
à l’union de nos cultures et au réveil des patients…
Que le vibrant soleil levant
nous dressant nus par ses rayons
guide en toute bienveillance
nos plus fulgurantes beautés !
Que la force de la jeunesse
par delà tout ce qui blesse
révolutionne à présent
nos plus obscurs conditionnements…
Que la sagesse des anciens
peuples premiers et lointains
nous révèlent ainsi à temps :
nos erreurs de jugements.
7. Rompre avec l’isolement
Rompre avec l’isolement, rompre avec l’isolement
est-ce ouvrir la fenêtre ou plonger en dedans ?
Est-ce entrouvrir la porte à l’envahissement
ou rester dans sa grotte et se retrouver seul ?
Comment ne pas se perdre en se donnant au monde
traversant les tempêtes que seul le mystère sonde ?
C’est bien dans le secret de notre intimité
que s’établit aimante… la lente, connexion !
C’est bien quand l’aube pointe dans le silence nacré
que je tombe à genoux, vibrant, unis au tout…
Mais quand un cri vient rompre un moment, cet instant
une part de moi-même se cache larmoyante :
Victime de la ville dont la crotte grinçante
souille tout ce qui brille, diminue ce qui chante…
La solitude tue celui qui s’est piégé
coupable des abus, de la loi du marché ?
À chercher l’essentiel dans des boites en carton
il s’est coupé les ailes, glissant sur un savon !
Mais quand s’ouvre intérieure la communication
avec l’âme du monde, les abeilles, les poisons
la solitude devient : une bénédiction
et les refrains du vent
sont réponses aux questions !
8. Petit moi coincé
Vile expression d’un petit moi coincé
dans d’amères illusions, lui venant du passé.
Cascade de sentiments révélant la sortie
l’éveil de la raison : ce qui luit, dans la nuit !
Parcours du combattant rassérénant les troupes
capitaine au présent, sur le temps s’arque-boute.
Nul envie de sombrer dans un profond délire
mais plutôt de pousser : dans un sens, dextrogyre !
Un besoin de crier, d’ouvrir très grand la gueule
d’atteler ma passion, aux courroies de la meule
d’obtenir large et grand un très bel avenir
solutionnant l’acide, d’un passé sans soupir.
Pleutre jusqu’à l’oubli, creusant déjà sa tombe
le démon s’assombrit… Lorsque le tonnerre gronde
l’ange alors apparaît, libérant la parole
dynamisant le souffle, pour que son corps décolle !
Trouvant soudain le signe là où le sort s’acharne
ressort qui de l’enfance, savait tirer le char
un mur obscur et souple devient soudainement :
une planche qui pousse, un tremplin, vers l’avant !
Violences éducatives ont froissés les vertus
d’élèves indociles qui sont tombés des nues,
révoltés par l’absence de compréhension
ont forgé leur défiance, face à la profession !
Pastels de caractères, parcours d’orientation
de ceux qui font les fiers certains sont étonnants…
Mais tous ne sont pas fait pour la compétition
quand ils aspirent à vivre : en coopération.
Comment crever l’abcès, briser la carapace
d’un petit moi coincé, sous d’illusoires menaces ?
Quand le poids du trauma pèse comme un fardeau :
c’est la communauté, qui paye le mal de dos !
9. Cherche la lumière
– Je ne pourrais pas avoir un peu de lumière s’il vous plaît ?
Lance l’écolier instruit, dans une école de l’ombre
où de vieux singes savants, agitent de beaux discours
sans peur de faire des trous, dans des cerveaux dociles
se parant de diplômes, aussi vieux… qu’imbéciles ?
– Je ne pourrais pas avoir un peu de… Lumières s’il vous plaît ?
Lance le poète absent, aux muses des origines
aperçues lors d’un rêve dans sa grotte de l’exil…
C’est au coeur de la nuit, dépossédé du moi
que Lueur a surgie, sur un oreiller droit !
Tout d’abord pulsatile, petite flamme fragile
que la pensée éteint, qu’un remord assassine
que l’attention attise, réconforte et soutient
petit oiseau rilleur, au creux de nos deux mains !
C’est une fée, une ardeur, derrière nos yeux fermés
suggérant l’indicible d’un grand jardin secret…
Paysages intérieurs, le soleil s’est levé
révélant la splendeur, d’une simple vérité :
L’esprit luit dans le noir et honore la clarté
de l’héritage serein que les dieux ont cachés :
L’être et son créateur en tout enchevêtrés,
se retrouvent dans le cœur, silencieux, et muet.
10. Culture de Vérité
Est-ce le fruit du hasard, tout ces êtres qui s’égarent
se retrouvent à demi-nus, bien loin des sentiers battus ?
Est-ce en chemin la pagaille quand ils veulent livrer bataille
face à ce qui les agresse, aux injonctions qui les blessent ?
Qui détermine leurs vies, leurs errances et leurs oublis
ce qui les poussent sans fin : leurs envies et leur regain ?
Qui les empêche de croire aux sublimes retrouvailles
clin d’oeil d’un gardien de phare, passerelles sur nos failles ?
Démarche d’éducation ! Dont se repaissent les puissants
es-tu partout équitable ou n’es-tu que froide fable ?
Le parcours d’orientation, laisse t-il sur la paille
ceux qui n’ont pas su à temps… pénétrer, dans le sérail ?
L’inégalité des âmes, celle des hommes et des femmes
se comblera t-elle à temps pour nous éviter l’affront
d’une énième guerre des clans, étincelles, poudre à canons ?
S’imaginant satisfaire à l’intérêt général
combien de soldats sont fait, prisonnier de l’illégal
abus d’un pouvoir central, au détriment de l’éthique
et se retrouvent impuissant : devant le pouvoir du fric ?
Que peuvent nos démocraties, face à la folie du monde
si l’on oublie du génie, le seul esprit qui les fonde ?
Comment réformer l’école sans que notre espoir s’envole…
aux levers de boucliers des mentalités bornées ?
Sinon en confiant nos vies à la conscience élargie…
et constamment travailler à tous nos torts, redresser !
Pour vaillamment restaurer nos cultures de Vérité
et gentiment révéler : de la Nature, la beauté ?
11. Renaître
C’est une force invisible qui me grignote, de l’intérieur
si je ne lui donne accès libre aux volontés, de ses humeurs…
Qu’est-ce qu’elle transporte et d’où vient-elle ?
Celle qui grelotte et qui grince,
coinçant mes doigts dans la porte
de ses mains, qu’elle a en pinces..?
Originaire du chaos, troublée par un traumatisme
elle me saute sur le dos et me pousse au cataclysme !
J’aurais voulu la comprendre et tendance, à l’excuser
mais me dois de la surprendre pour très vite l’intégrer !
Ô ouvre-toi, portail cosmique et libère nos peurs enfouies !
Fait sortir cette triste clique, qui depuis trop longtemps pourrit…
Du marais surgit la tige d’une fleur des plus sacrées
qui éclaire tout ce qui fige, de sa délicate beauté !
De ces volutes de tendresse, de ses pétales dorés
elle adoucit les tempêtes et restaure les liens brisés.
Recueillant du pire les blocs et les meurtrissures éparses
fait de petits hommes des rocs, et de la mort… une farce.
Animé du vent d’été et d’un souffle surpuissant
le marais est asséché et le chêne pousse grand !
Ses racines en profondeur cherchent des trésors cachés
nourrissant de leurs saveurs, des coeurs autrefois cassés.
De vastes ondes de chaleur se diffusent spontanément
gagnant sur tout ce qui pleure et nous cause des tourments…
Nos failles se cicatrisent et l’appel se fait entendre,
c’est la sortie de la crise : le retour de l’âge tendre 😉
La fleur et l’arbre se reposent, tout dans la nature attend
que l’homme se recompose et qu’il prenne, enfin son temps…
Respirant en unité, à sa place retrouvée
souriant comme un enfant, le voilà qui est…
rené. Renée, renais !
12. Arbre de vie
Arbre de vie, monstre sacré, puisses-tu à travers nous peser,
percer les vents et les marées, passer le temps et les saisons…
Puisses-tu à travers nous parler de vérités belles et profondes
en répondant à nos question,s sur ce qui dirige le monde :
Où vont tes racines creuser
au bout des doigts où dans la tombe ?
Où se déploient tes longues branches
au creux du ciel ou sur nos hanches ?
Dans mes organes je sens tes fleurs
et tes feuilles en moi ont du sens
est-ce en cherchant le vrai bonheur
qu’entre nous grandit la confiance ?
Il est un arbre dont les racines
plongent à la surface de la Terre
c’est dans le sol qu’elles dessinent
de grandes berges aux rivières.
Puis s’enfonçant plus loin encore
absorbent de nos ancêtres les corps
recyclés mangés par les vers
dernières offrandes à nos morts.
Creusant le manteau sous-terrain
jusqu’aux enfers elles se faufilent
surchauffés par des gnomes nains
rivalisant derrière des grilles.
L’une d’entre elles, racine centrale
plonge dans le noyau de cristal
de la planète, terre de contraste
au sein de laquelle naissent nos traces.
Son tronc puissant s’élève alors
comme un ressort à ce qui pèse
et tous les êtres sont d’accord
pour souffler sans fin sur la braise !
Ses habitants, larves d’insectes
petits rongeurs et mammifères
dans la grande ronde d’écorce
s’acharnent à vouloir prendre l’air…
Sa sève ascensionne avec force
pompée en symétrie parfaite
et c’est la lumière qu’elle transporte
quand ses étamines sont en fête !
De ses rameaux fusent corolles
qui semblent pousser en trompettes
de leur pistil sort la lueur
qui sait éloigner les tempêtes…
Dans ses branchages s’éparpillent
mille et une sorte d’oiseaux
dont les chants, les danses et les drilles
commentent la vie vue d’en haut.
Sa cime enfin perce le ciel
ouvrant la trappe des paradis
d’où les anges descendent fidèles
à qui peut leur offrir : ses fruits.
Arbre de vie, génie éthique, toi dont la magie gicle et pique
redonne corps à la déesse, dont l’ancien mythe était épique…
Redonne essor à mère Gaïa, dont les enfants n’ont toujours pas
fait leur devoir comme il se doit, en honorant Pacha Maman.
13. Absence de preuves
Quelle absence de preuves nous empêche de croire
aux secrets retrouvés au fond d’un vieux placard
dans un grenier fermé par un trou de mémoire
où de blancs parchemins, s’illuminent le soir ?
Quelles lettres anciennes nous révèlent ainsi
par leurs courbes sereines le sens de la vie
décuplant pour nos âmes assoiffées de magie
la puissance du mystère, qui souffle poésie ?
Est-il possible aux Hommes de capter en esprit
la sagesse des pommes, sans tomber dans le vide
qui châtie l’orgueilleux, quand il a mal agit
mais protège le petit, quand il est trop curieux ?
La somme des connaissances nous est-elle accessible
par d’indicibles transes ou l’internet facile
pouvoir de générer en nos petits jardins
le rassurant modèle, du monde de demain ?
Silencieux en nous même est-il donné d’entendre
les grincements de dents de nos corps fatigués
et par la maladie, ne plus laisser suspendre,
l’ardente compassion, qui peut tout réparer ?
Les anciens ont semé : les graines d’un avenir
tout entier tempéré de leurs plus beaux sourires
tant ils étaient conscients, du besoin de soutien
de plus d’un militant, enfants sur le chemin…
Sache donc t’orienter au sens de l’histoire,
sans pour autant renier tes racines aux pieds noirs,
car plus d’un artifice peut te faire oublier :
le prix du sacrifice de la source sacrée !
Plus d’un homme arrogant croit pouvoir posséder
les rennes du présent, la marche du progrès…
Mais c’est en nous trompant qu’ils ont précipité :
les changements de temps,
la Terre… qui va trembler ?
14. Rivières qui roulent
Rivières qui roulent, brins de clarté
rayons qui coulent, aurores masquées…
D’où que nous viennent les songes, ils semblent
nous libérer d’un mal étrange ou d’un désir, plus que pressé !
Donnant sentiment d’importance
à qui n’est pas vraiment bien né,
ou un coulis d’humilité à qui fait souvent l’arrogant…
Semblent photographier de l’âme, les mouvements
portant à la conscience le drame, la comédie : l’animation.
C’est bien un souffle d’aventure
qui vente ainsi pendant la nuit
fait naître d’une belle allure
l’inspiration, la poésie.
C’est comme un élan hors du pire
quand dans notre être ainsi respire
le souffle d’un visage entrevu
l’éther d’une étoile qui chavire…
Quelle porte secrète s’ouvre alors
quand au petit matin émerge
d’une décision, la volonté
de nos doux rêves interpréter ?
Quels choix sont faits, en vérité
quand pendant toute la journée
nos pas nous poussent ou bien à croire
ou bien à vite nous dérober ?
Comment se termine la vie
sans avoir croisé sur ta route
le visage clair, parfois nimbé
que dans la nuit tu as rêvé ?
L’incandescence d’un paysage
vu dans nos heures les plus sages
ou suite à de folles traversées :
la solution, tant espérée !
Est-ce que finit vraiment la vie
si on a su construire serein,
brique après brique la maison-chair
de nos rêves réalisés ?
Quelles portes pourrait ouvrir
la clé des songes, revisitée :
tous ces sourires en parchemin
entre deux mondes, le même refrain ?
Rivières qui roulent, brins de muguet
plats de semoule, aurores lavées…
Que le grand bal nous prenne
et nous fasse traverser
sur de grands voiliers blancs
la terrible mêlée !
15. Des limites à si on…
C’est dans un monastère à la lueur des flammes
que mon âme en colère c’est un jour révélée
pour un cercle de moines, copistes en assemblée
prenant en note la trame : de quatre vérités…
J’avais aimé si fort, un mari, un château
contente de mon sort, mariée belle à un sot :
traînant toujours dehors, guerroyant à ses heures
naïf courtisan, d’un prophète de malheur !
Ce démon assombri savait drainer les coeurs
exciter les passions, subjuguer les ardeurs
menant ses gars au front, sans se soucier des pertes
je lui confiais mon homme : il en fit une bête.
Alors écoute-moi, gardien de la morale !
Scribe de l’esprit sain, chantre d’éducation
toi qui as pour mission d’orienter les âmes
je te confie ce don, mon message, ma vision :
Pour rester dans la grâce de nos divines natures
nous devons de nos âmes soigner les meurtrissures
prendre conscience à temps, de ce qui nous égare
éviter joyeusement : les formes du désespoir…
Ecoute-moi encore, gardien de la morale !
Scribe de l’esprit sain, chantre d’éducation
toi qui as pour mission, d’orienter les âmes
je te confie ce don, mon message, ma vision :
Il nous faut avertir, la jeunesse impatiente
que des poisons sommeillent, en tout ce qui les tente
et que faire d’un poison, remède qui enchante
c’est accepter gaiement : les limitations.
et que faire d’un poison : remède qui enchante
c’est accepter gaiement les limites à si…on !
16. Drames en cascade
Traçant des trames de trouvailles
s’entortillant comme des ressorts
rassurant mes torts et mes failles
j’organise mon prochain essor…
Comme un prophète sur la falaise
du devenir de ses semblables
je souffle l’esprit sur la braise
en dénonçant de froides fables :
Prenant le tunnel de gauche
j’ai su garder mes mains en poches
réussissant sans anicroches
à approcher d’obscurs démons :
Ils se goinfraient sur tables basses
se parant d’habits respectables
alors que nos frères assoiffés
pianotaient sur des calebasses…
Marchant à reculons j’ai vu :
des autoroutes de vertus
empruntées les pieds dans le sable
par d’incompétents acrobates !
Nichés dans des tours de pierres
cohortes de coléoptères
j’ai vu des foules hypnotisées
scotchées aux écrans de télés…
Privés d’un amour gratuit
les êtres en exil d’eux-mêmes
courent après la mort et l’orgie
d’images de sexe et de dilemmes…
En cherchant à vous mettre à l’aise
j’aurais livré mon âme au drame
et c’est marchant nu dans la glaise
que la rédemption m’accompagne :
Nous ne sommes plus les ouvriers
les ignorants petits soldats
de chefs de guerre endimanchés
se partageant le monde en rois…
L’individu est responsable
marchant sur le chemin des lois
quittant trop tard le bac à sable
en oublierait-il son bon droit ?
Nous ne sommes pas ces imbéciles
bernés par la beauté d’un cil
qui plient sous le poids de leur boss
en compétition pour un os !
Nous ne sommes plus ces pattes molles
que l’on chauffe à blanc et martèle
de propagande, de fariboles
au point que leurs esprits se fêlent…
La maladie des paysages
a ses racines dans l’affront
que l’homme fait aux âmes sages
en ridicule petit patron !
Privilégiant toujours les siens
il inflige aux autres le blâme
en oubliant souvent les liens
lui causant un : retour de flammes !
En ridicule petit patron
il oublie souvent les questions
dont les réponses pourraient servir
d’antidote à tout les poisons.
17. Des règlements…
Rares sont les rires d’enfants là où meurent les poètes
et sur un sol changeant, comment faire la fête ?
C’est un écoeurement… toutes ces prises de tête !
Vanité des évêques, impuissance des puissants
qui signera le chèque, libérant les amants ?
Un drame horrible se passe à l’autre bout du monde
et ma conscience s’efface, quand je pense à ma blonde…
Peut-on vivre serein, cultiver un jardin
sans lutter âprement contre un dérèglement ?
Peut-on rire de tout, réagir vaillamment
se sortir de son trou, sans creuser pour autant ?
Qu’a-t-on pour secourir la dure réalité
à portée de nos mains sans autre volonté
qu’un acquis de conscience, perdu dans la forêt
de nos torpeurs passées en conditionnements ?
Honteux événements, recours thérapeutiques
quelles sciences saurons nous… appliquer sous les piques
d’irruptions spontanés de nos tristes tropiques ?
18. Un ange, une bête…
Quand reviendra l’époque de la pique et des feux
qui transpirent des bottes et transpercent les peaux ?
Quand reviendront l’épée, la fuite du troupeau
l’obole au dieu des guerres, le courage face aux maux ?
À trop subir transi nos colères refoulées
à trop semer le trouble en nos corps endormis
des faiblesses apparaissent, bientôt la maladie
une ambiance de stress : semaine sans jeudi ?
Quand pourrons nous courir en de vertes enjambées
dans des prairies de rires, sur des fontaines gelées ?
Rassemblant dans les granges le bon grain d’un été
retrouver notre amour et de nouveau vibrer ?
La tentation du pire, l’état nation nazie
le retour de la fronde, les saccages et l’orgie
ne sont pas solutions dignes d’humanité
quand nos enfants sensibles ont besoin d’étudier…
À vouloir repousser, la mort inéluctable
sans vouloir contempler l’âpre nécessité
l’ange se mue en bête et marche sur la table
dévorant le repas… et tout ses invités !
19. Une vie guili-guili
Âme du monde, nature revêche
toi que je sonde en barque de pêche
rigole un peu et rassure-moi
sur ceux qui s’aiment, sur qui de droit…
La vie m’enivre et je finis
parfois mes nuits en questionnant
ces drôles de courbes qui nous entraînent
ces farandoles, ces mauvaises graines :
Sont-elles des désirs dormants
ou des plaisirs qui ensorcellent ?
Sont-elles influences passagères
ou taquineries étrangères ?
La liberté qui nous détache
et la conscience d’une vie sans tâche
arrivent-elles à temps, au tournant
pour se posséder… du dedans ?
Une vie complète et réussie
peut elle se passer du mépris
envers les choses de la terre
qui nous aveuglent, nous désespèrent ?
Une vie complète et réussie
peut elle se passer de magie
de compétences et d’agréments
dans un monde peuplé d’écran ?
Et c’est ainsi chaque printemps
que je reconnais du dedans
ce qui en moi renaît vraiment :
une volonté, tambour battant !
Et c’est pourquoi, dans l’air du temps
je suis les vents du changement
la légèreté, le bienveillant
le don de soi, l’émerveillement !
Et c’est ainsi, gaillard d’amant
que je te suis reconnaissant
toi qui m’escortes en poésie
partageant nos corps pour la nuit.
Bientôt se voient petits et grands
quittant leur lit pour le Mont Blanc :
parviennent au sommet ébahis
par une vie… guili-guili.
20. Essor et sonne
Sur un parterre de glace où mon coeur me portait
j’ai senti la menace de voir se dérober
sous mes pas ignorants, le sol solidifié
par un temps froid et sec, sur un lac gelé.
De grêle ou de graviers je pouvais distinguer
aux bruits que font mes bottes la nature du support
qui séparait mon corps d’une brusque plongée
dans une eau froide et sombre et un bien triste sort.
De retour au chalet je retrouvais mes guides
qui savaient sur la neige toujours rester lucide :
pour ne jamais risquer la vie d’un équipier
Ils nous enseignaient l’art, de voir avec les yeux
avant d’y mettre un poids, où l’on pose le pied !
Avançant dans la vie, bienheureux bienfaiteurs…
21. Grimaçants Farfadets
Farfadets fallacieux, démons des grises mines
rapides et fébriles vains dissimulateurs
exploitant sans mesure la source qui s’affine
sans prendre à temps conscience… du poids de leurs erreurs !
Sordides satanistes, industrieux pilleurs
du filon bien laiteux de nos métaux précieux
ils s’arrogent le droit d’une feinte inconscience,
fabricateurs de faux : contrefaisant le sens !
Détruisant l’oasis pour faire un radiateur
font fondre la banquise de leurs ventilateurs…
Pédalant dans la fange de leur piètre rancoeur
ils martèlent le sol, de leur fumeux labeur.
Semant orages et grêle pour un peu d’attention
créent des boucs émissaires pour remplir leurs prisons…
Quand leur indifférence suscite bien des peurs
ils parviennent encore à nous cacher leurs moeurs :
Addiction et orgueil, minuscules mensonges
d’un denier souverain, épine qui les ronge
mettant au « garde à vous » les puissants de ce monde
ils sèment le chaos : dans le peuple la fronde !
Si férocement fous qu’ils en oublient de vivre
effarés par l’oubli d’un petit coeur qui vibre
s’agrippent à ce qui brille, oubliant le soleil
effrayés par la nuit… en perdent le sommeil !
Grossiers matérialistes, avides et belliqueux
piégeant dans leurs combines trop d’audacieux naïfs
s’abîment malgré eux, en travaillant des heures
tout en creusant leur tombe, sont manipulateurs !
C’est trop de ridicule pour garder son sérieux
quand tant de servitude fait pétiller les yeux…
Égoïste et sournois touts petits caractères
ils n’ont de bonne foi… que leur prise de terre.
22. L’autre porte en lui
Le fric et la vertu dans mon coeur endormi
sont grinçants sarcophages pour un frère qui gémit
comme un puissant ressort nous rappelant sans cesse
d’assumer seul nos torts, c’est là que le bat blesse…
C’est une erreur de croire que l’autre porte en lui
tout ce qui nous égard, le vice et la folie
sans avoir de nous même fait le tour une fois
réalisant que l’Homme n’est pas ce que l’on croit !
Piégé comme un dauphin dans les filets de pêche
de prédateurs gourmands de son âme qui sèche…
Face aux monstres marins se fige du dedans
délesté de sa joie, avale ses tourments…
Cultivant les problèmes comme d’autres les erreurs
il en oublie la chance qui fait tourner les coeurs
attirant dans l’errance tous ceux qui, pris de peur
emprisonnerait même les voisins et leur soeur…
Qu’est-ce donc qui l’effraie, qu’un bonheur simple et riche
d’une nature sereine pourtant laissée en friche
pour quelques volcans qui pourraient tout détruire
il en devient méchant pour éviter… le pire ?
Empêchant ses enfants de courir librement
dans des prairies de fleurs par crainte des rampants
il voudrait mettre aux ordres, la nature et ses lois
sans se soucier des torts, qu’il cause de surcroît…
Rivière de paradoxes, catapultant le monde
vers de troubles fissures où le climat nous gronde :
Nous passons notre temps la tête dans le sable
quand d’autres ont fait le choix de tout rendre rentable ?
C’est en littérature que se forge le sens
remède aux pourritures, symptômes de l’absence
du manque d’attention, de connaissance de soi
il en est l’éclairage : le plan guidant nos pas.
Trésors de poésie ont trop peu de valeur
dans la vie d’aujourd’hui où la pluie nous fait peur…
C’est un investissement d’un peu de gaz rare
que de marquer ma feuille de quelques mots épars.
23. La roue du monde
Goinfrerie et méchanceté
sont les produits de l’ignorance
qu’un jour nous pourrions regretter
en mesurant les conséquences
des souffrances ainsi projetées
sur un monde en manque de science.
Quand tout va bien nous jouissons
de la culture et des passions
et sans nous poser de question
nous avançons, d’un même élan !
Mais certain se sentent offensés
et deviennent parfois violent
Allant parfois jusqu’à renier
le premier né de leurs enfants…
Armant de jalousie leurs filles
ils sèment le trouble et la discorde
voulant pour eux tout ce qui brille
se préparant un jour à mordre
dans une drogue qui les rend fou :
au point de perdre la mesure
de ce qui fait que, parmi nous
les dieux ont une vie qui dure…
Ils sont maintenant des fantômes
affamés et en proie au doute
errant sans lumière et sans baume
dévorant tout ce qui leur coûte.
Jusqu’aux enfers ils sont traînés
par d’obscures démons affairés
à torturer ces empaffés
en leur tordant leur vilain nez…
Pour échapper à leurs vainqueurs
à la maladie, à la mort
creusent un tunnel vers la lueur
qui saura réparer leurs torts.
Sauvés par un instinct sauvage
de la guérison le passage
ils gouttent à l’oubli rédempteur
que l’animal, porte en son coeur…
Se redressant sous le soleil
d’un nouveau désir enfantin
de la création s’émerveillent
en concoctant de leurs deux mains
Ce qui pourrait un jour servir
à rejoindre un jardin sacré
nouveau paradis de plaisir
des philosophes, le secret :
Vivre serein sur son chemin
sans se faire écraser les pieds
semble sagesse accessible
à qui sait lire, le livre en soi !
Quant savoir pondérer ses choix
en retrouvant les clés du goût
c’est se rassurer que les lois
de la vie se propagent en nous…
La roue du monde nous oppresse
si nous ne savons détacher
de nos blessures les compresses
de tant de nos erreurs passées.
C’est en s’observant observer :
en prenant conscience de soi
Que l’être peut se libérer
de ce qui lui ronge le foie.
24. Cheval cabré
Un grain de folie de feu et de vie
coulant de ma bouche sur une planche abrupte
fait sortir de terre un cheval cabré
d’une nature fier, d’un crin bien soigné…
Humant dans le vent, l’encolure courbée
sabots si pesant et torse bombé
prépare son départ pour d’autres sentiers
s’il entend siffler le fouet du cocher.
D’allure noble et droit, bien équilibré
autrefois guerrier au pelage racé
dépouillé des armes, en quête de clarté
retiré du monde, il en est l’allié.
Dis-moi ô cheval, ancêtre de poids
ce qui te régale que je puise en moi
ton coeur sans égal, ton souffle et ta marche
traversant le mal… sans que ça se sache ?
Dis-moi animal, ce qui manque en moi
d’amitié filiale, de quête et de choix ?
Restaurant prudence, sagesse et bonne foi
je suivrai ma chance, galopant mes droits !
Satisfait de tout, totem de bon goût
bougeant dans la brume de mes songes instruits,
tisse en nous le pont entre jours et nuits :
redore le blason, d’une belle vie.
25. Son oeuvre
Trop longtemps abusé par un regard violent
l’être en a déserté l’attrait qu’il porte aux gens
et sans plus se complaire dans des relations
parvient à se défaire par des compensations…
Trouvant dans les écrans, le sucre et les graisses
de quoi se rassasier, illusion d’allégresse
il oublie le chemin, de l’aube et de l’amour
sans plus tendre une main, se cacherait du jour ?
S’abîmant peu à peu dans de pastiches passions
cultivant à qui mieux, le tout en artifices
il observe de loin ce qu’ont de plus les riches
essayant de comprendre : à quoi passent-ils leur temps ?
Lumineux en famille, sachant saisir la chance
cultivent l’essentiel, font la part belle aux danses…
Qu’ont-ils dans les yeux qui procure le bonheur
qui peut vous rendre heureux, dans les défis du coeur ?
Un jour, l’un d’entre eux m’a confié le secret
lui donnant le permis de vivre en vérité :
C’est un amour vivace sans cesse stimulé
qui l’aidait à faire face… aux problèmes de santé.
C’est se voir admiré par la femme qu’il aime
qui lui donnait l’élan de toujours progresser…
C’est le regard joyeux des enfants et des mêmes
qui le poussait souvent : à tout recommencer.
Choisissant par coutume encore le mouvement
il avançait sans heurt, dans de jolies costumes.
Et c’est ainsi relié aux gouttes de lumière
de la sérotonine qu’il se sentait prospère !
Se dopant à l’effort, baignant dans le grand fleuve
il passait des accords, focalisait son oeuvre…
Le parcours de sa vie commune à celle des autres
en faisait de l’acquis : le meilleur des apôtres.
26. Porteur de Lumières
Pâleurs branchées, horreurs comiques
honneurs hachés, précieux topiques…
Que la pédagogie éveille en nous la joie
d’apprendre en s’amusant, en se trompant parfois !
Pour qui sommes nous porteur, d’informations passées
au crible des lueurs, des sages avancées
de glorieux messagers qui connaissaient la vie
et savaient transformer : les peines en paradis ?
Pour qui sommes nous porteur de quelques vérités
sinon pour des rêveurs d’amour et de clarté ?
Quand le digne enchanteur nous fait signe de loin
réparons nos erreurs et chantons ce refrain :
Que la pédagogie éveille en nous la joie
d’apprendre en s’amusant, en se trompant parfois
car l’excellence attend parmi les moins doués
ceux qui prenant le temps, savent coopérer !
Pour qui sommes nous porteur de tristes vérités
sinon pour les erreurs, commises par le passé
par des apprentis sages en manque de bonté
perdus dans le brouillard d’un trouble marécage ?
Pour qui sommes nous porteur de rites de passages
sinon pour les patients, coincés selon leur âge
dans l’ignorance crasse, perverse soumission
de l’obscur la trace dans notre éducation ?
Que la pédagogie éveille en nous la joie
moteur de l’excellence, applications pratiques
rigoureuse fonction transformant ce qui pique
en de belles étendues, conscientes de surcroît !
Pour qui sommes nous porteur de gratifications
sinon pour les enfants de la compassion ?
Disciples de rigueur, de concentration
serviteurs en souplesse, experts en attention !
Que la pédagogie, éveille en nous l’espoir
d’une belle endormie au sein de nos mémoires
pour qu’un automatisme, bien compris cette fois
transforme nos écoles en sanctuaires de joie !
Pour qu’un automatisme bien compris cette fois
transforme nos écoles en sanctuaires de joie.
27. Îlot de fraîcheur
Où peut-on donc partir puiser, le jus exquis d’une danse innée
qui jaillisse de nos entrailles, comme source claire d’une faille ?
Dans quelle grotte sacrée du coeur, la lumière peut-elle se faire
pour éclairer notre intérieur, de ce qui dissipe nos peurs ?
Par quelle vive inspiration, pourraient se remplir nos poumons
de toute puissance d’amour, adoration du point du jour ?
Par quelles pensées bien pesées, pourrait-on choisir de marcher
sur le meilleur des sentiers, à honorer en vérités ?
J’ai vu clairement ces possibles, ces célébrations, ces grands trains
du bonheur je fixe la cible en te prenant par la main !
Balayant angoisses et pleurs, je nettoierai notre intérieur
choisissant pour noble présent, tout le meilleur, pour mon enfant.
Scrutant bien plus précisément : la nature de nos erreurs
j’en appelle à tout ce qui chante à la culture et à nos soeurs.
Quand, séparé du grand mystère, l’humain en vient à guerroyer
poussé à haïr son frère par la paresse d’étudier ?
Quand abusé par l’illusion, trompé par le doute, les poisons
il s’égare dans le désert de l’ignorance qui le perd…
Comment saisir l’expérience de tout ce qui nous fait entier
unis au tout universel, sans en oublier la vaisselle ?
Par quelles oeuvres, quel rituel, pourrais-je un jour te donner
ce qui fait nos deux âmes belles, ce remède de vérité :
Il est fontaine de jouvence qui nous enseigne la patience
la compréhension, l’équité, ce qui en nous deux peut durer…
La connexion passerelle, communion dans la durée
de tout les êtres essentiels dans la mesure, modelés !
Une vague parmi tant d’autres, une voile dans l’armada
sensible à tout ce qui transporte vers un rivage plus que plat.
C’est dans cette île magnifique que j’aspire, à t’emmener
te faire vibrer la musique, de ceux qui y sont tous bien nés !
C’est dans l’île du nirvana, qu’un jour j’irais m’installer
pour y mener les renégats, guérissant les oiseaux blessés…
Dans cet îlot de fraîcheur, je te regarderai grandir
ouvrant très très grand mon coeur, pour t’empêcher de souffrir.
Mon enfant.
28. Si j’étais vraiment libre
Si j’étais vraiment libre… je choisirais ma voie :
fête d’envies de vivre et de choix bienheureux
de sagesse intrinsèque, de vaillante fraîcheur
de repos mérité et d’ineffables transes…
Si j’étais vraiment libre, tomberaient tout les mois
quelques milliers d’euros d’un précieux sac à dos
porté à bout de bras par un groupe d’ami.e.s
agissant bel et bien, en se tenant la main.
Si j’étais vraiment libre, je ne souffrirais plus
détaché de la masse opaque et anguleuse
dont l’ignorance croît, faisant de beaux dégâts
générant plus de peurs que de vie convenue…
Si j’étais vraiment libre, telle une âme éveillée
je saurais te faire rire et te solliciter
au plus profond de toi faire vibrer le chant
de la gravitation, de l’être unis au Soi !
Si j’étais vraiment libre, d’enchanter l’inconnu
d’avancer tel un prince, illuminant les rues
regroupant les vivants selon leur convenance
j’offrirai à chacun : une nouvelle chance !
Si j’étais vraiment libre, je construirais le temple
la cité de lumière, citadelle de l’enfance
domaine paradis, bordé de nos vergers
sur la Terre : l’harmonie, d’un ciel partagé.
Si j’étais vraiment libre… serais-je vraiment là ?
Tombé dans le grand vide sans support et sans lois ?
Dissous par le néant, d’angoisse et de silence
infime particule, errante, qui se lance…
Si j’étais vraiment libre, sans filet ni courroie
sans raison ni de vivre, ni de défendre mes droits
serais-je alors heureux, dégagé de tout poids
si jamais plus personne… ne se souciait de moi ?
Si j’étais vraiment libre, contemplant le Grand Tout
unique élan qui vibre et qui suinte partout
aurais-je besoin de toi, de ton coeur, de tes bras
venant me réchauffer quand je t’ouvre mes draps ?
Si j’étais vraiment libre, conscient et satisfait
pourrais-je encore agir sans me sentir frustré ?
Par l’illusion tenace que tout ça ne vaut rien
et qu’une obscure menace aura le mot de Fin ?
Si j’étais vraiment libre sans plus de compte à rendre
je marcherai longtemps pour me laisser surprendre
de nouvelles rencontres, d’étonnants paysages
en recherchant des anges, trace de leurs passages…
Si j’étais vraiment libre, je vous retrouverai
et partirai voguer où il nous fait bon vivre :
mes bienveillants ami.e.s, de l’aube le secret
l’harmonie partagée, tous entier réuni.e.s !
29. Mille mercis
Puisqu’il nous faut écrire nos vies sereinement
pour éviter le pire, l’empreinte des tourments
je m’attelle à la tâche, vaillant petit poète
avant que ne m’entache le guano, d’une mouette.
C’est le matin, avant le lever du soleil
quand sommeille l’esprit, dans le corps qui s’éveille
nourri de tout ce qui, ingurgité la veille
lui pèse sur la panse, des mêmes et du pareil :
Dans cette agitation, vaine folie du monde
comment prendre le temps de danser tous en ronde
puis s’asseoir en silence et savourer les heures
du repas de confiance, des noces du bonheur ?
C’est le matin, pendant, le lever du soleil
quand s’éveille l’esprit, dans le corps qui sommeille
rêvant ce que la nuit, lui chuchote à l’oreille
de ses secrets de vie, des monts et des merveilles.
C’est alors dynamique que la journée s’annonce
quelques bêtes qui piquent, quelques coups de semonce
pour celui qui s’agite : dénonçant les blessures
d’intransigeantes quêtes de guerriers en armure :
C’est la culture du faux, du sombre et de l’obscur
qui nous prive du beau, nous jette sur le mur
quand prendre un peu de temps, ralentir notre allure
nous ouvrirait le coeur à ce qui peut durer !
Quand bien même certains, s’attachent à nous tromper
puis-je rester serein en ton coeur réfugié ?
Toi qui m’enseignes allant, la patience de voir loin
fait entendre ton chant ! A qui te tend les mains.
Toi qui parcours le monde, silencieux capitaine
jonglant de mille causes, semant millions de graines
virtuose prophète d’une société nouvelle
n’efface point les traces qui t’érigent en modèle…
Au midi de ma vie, j’ai pris soudain conscience
des erreurs de ma mie : notre manque de science…
En rattachant ma barque à un marché aux fleurs
je ferai comme Marc, en reviendrai vainqueur !
Onctueuse fontaine, liqueur de l’excellence
toi qui ferais rosir, la plus blême des chances
de quelle léthargie dois-je donc m’extraire
pour pouvoir adopter cette blanche laitière ?
De quelle compagnie devrais-je me faire l’aimable
disciple converti, artisan à sa table
pour voir tomber le jour auprès des nénuphars
Ô bienheureux amour, dans la serre du manoir ?
Quand sonnera le glas de l’immonde tempête
aurons-nous réussi à rassurer la bête ?
Aurons-nous aboli, les prisons et les guerres
sans vivre ramollis, sans renier nos pères ?
Quand seront restaurés, la justice divine
les lois de la Nature aux profondeurs subtiles
dans le cercle sacré, le partage des terres
qui fait des animaux et des plantes nos frères ?
Quand sera accompli, l’équitable sevrage
de nos désirs médiocres, à tous selon leur âge
respectant nos besoins : mettre à bas la violence
diffuser le savoir, achever l’ignorance ?
Au soir de l’existence, la magie peut verser
auréole de gloire aux larmes de beauté
mais si l’être n’a su : conserver sa posture
l’âme usée asservie fait bien mauvaise figure.
C’est alors dans la mort que le mystère agit,
par quel heureux transport, quel insidieux oubli
sommes catapultés, à l’autre bout du monde !
Sans conscience de soi ni regrets de la tombe.
Comment pourrait finir la journée de nos vies
quand tout ce qu’il y a, c’est tout ce que je suis ?
Comment trancher les noeuds, gordiens ennemis
sans conscience du pouvoir de nos technologies ?
Je suis rêvé par un… scénario converti
aux utopies lointaines, aux sagesses amies,
ne me soumettez pas aux erreurs du passé
quand tout ce que je dois : c’est pouvoir vous bercer.
Mille mercis.
30. L’homme Monde
Dans le désert du devenir mon âme s’est un jour incarnée
creux d’une source venant perler, le coeur du premier oasis…
Assis en transe je vis grossir : mon corps, mes organes, ma pensée
d’une eau que je sus contenir, jusqu’à me sentir… plus qu’entier !
Mon dos à dunes adossé, j’étais obèse en vérité
tournant mes yeux vers l’intérieur, je commençais à méditer :
Je sentis mon corps dans le sable et le sable en moi exister
le vent se lover en rafales unis à mon souffle, exalté !
Le ciel paresseux me fixait de son oeil unique et rieur
dont les rayons faisaient pousser : la fleur que j’avais dans le coeur.
J’étais telle une partie du Tout dont la conscience m’était offerte
et je voyais dans mes genoux : le dressage des premières bêtes.
Comprenant la place des choses, je restais là, deux décennies
observant tout ce que composent, les éléments, quand l’âme agit.
Initiant une société, je proposais aux voyageurs :
des inventions et des remèdes, de quoi faire taire leurs malheurs !
Le bruit se répandit ainsi qu’un sage habitait ce pays
sachant prédire la pluie, le temps et enseigner aux ignorants…
Bientôt se couvrirent de verdure les berges de l’oued rafraîchissant
et bientôt naissait la culture, des dattes, du peuple et puis les
chants.
Ils me nommèrent L’Homme Monde, celui au regard bienveillant
qui observe se faire à la ronde : tout ce qu’il a vu en-dedans !
N’ayant plus à me déplacer, je recevais maintes offrandes
de ceux qui venaient quémander : la solution, l’amour, la viande…
Ainsi naissaient en assemblées les histoires et l’esprit marchand ;
ils me battirent un mausolée et je disparus pour de bon.
Mon esprit alors se fondit, dans la sphère ultime irisée
d’où j’éveillai les endormis, leur inspirant… civilités !
Sentez-vous l’âme d’un prophète
qui dit que tout à mal tourné ?
Revenir alors en goguette
en pèlerin, au mont sacré ?
C’est bien par un retour aux sources
comme d’autres ont recours aux forêts
qu’on reverra verdir les mousses
de tant de nos cultures passées…
J’ai parlé !
Mille mercis…